Hydroxychloroquine, Ivermectine, ... des traitements à l'efficacité non démontrée contre le Covid-19
Hydroxychloroquine
Revue de presse :
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Fin de partie pour l'étude controversée du Lancet doutant de l'hydroxychloroquine
Submergée de critiques de scientifiques du monde entier, l'étude du Lancet à l'origine d'un changement éphémère de politique de l'OMS sur l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19 a finalement sombré jeudi après la rétractation de trois de ses quatre auteurs. «Nous ne pouvons plus nous porter garants de la véracité des sources des données primaires», écrivent les trois auteurs au Lancet, mettant en cause le refus de la société les ayant collectées, dirigée par le quatrième auteur, de donner accès à la base de données.
Le Figaro, 4 juin 2020 -
Décryptage. Essai Recovery : la chloroquine, «ça ne marche pas»
Libération, 5 juin 2020
Lancé en mars, l’essai clinique britannique, le seul qui avait continué ses recherches sur la molécule après la publication de l’étude du «Lancet», a annoncé sans ambiguïté son inefficacité contre le Covid-19. Vu son ampleur (11.000 patients de tous âges dans 175 hôpitaux britanniques), c'est un premier résultat scientifique majeur qui ne peut qu'être pris très au sérieux. -
17 affirmations douteuses de Didier Raoult
Science Presse, 26 mai 2021
Il était un microbiologiste célèbre bien avant la pandémie. Il est adulé par certains, en France et ailleurs. Et pourtant, à plusieurs reprises sur 16 mois, il a tenu des propos douteux ou carrément faux — et ce, indépendamment de ses deux études sur l’hydroxychloroquine dont les résultats sont toujours controversés. - Covid-19 et hydroxychloroquine : 5 minutes pour comprendre le scandale politico-sanitaire qui secoue le Brésil
Le Parisien, 14 octobre 2021
Des médecins accusent la chaîne d’hôpitaux privés Prevent Senior d’avoir mené une étude expérimentale -relayée notamment par Didier Raoult- à base d’hydroxychloroquine sur des patients qui n’avaient pas donné leur consentement.
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Essais illégaux. Didier Raoult accusé d’avoir pratiqué des essais non déclarés contre la tuberculose avec des complications médicales graves
«Didier Raoult utilise des patients précaires et souvent étrangers comme des cobayes. C’est inhumain.» Dans une enquête publiée ce vendredi, Mediapart cite des employés anonymes de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille, dirigé par Didier Raoult. Les faits reprochés sont gravissimes : des essais cliniques de traitements contre la tuberculose non déclarés et donc illégaux.
Libération, 22 octobre 2021 -
Philippe Douste-Blazy regrette sa pétition sur l'hydroxychloroquine
Public Sénat, 22 octobre 2021
Accusé par le CNRS d’avoir contribué à une forme de « populisme scientifique » pendant la crise sanitaire du covid-19, l’ancien ministre de la santé a expliqué qu’il regrettait d’avoir demandé aux Français de s’exprimer sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine. il met sur le compte de la "maladresse" la prise de position qu'il avait en avril 2020.
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Système Didier Raoult : siffler la fin de partie.
Le Monde, 29 octobre 2021
Les dernières révélations sur la façon dont l’institut marseillais et son directeur s’affranchissent des règles communes en matière d’essais cliniques confirment la nécessité d’une nouvelle gouvernance. -
Enquête. Hydroxychloroquine : des collaborateurs de Didier Raoult dénoncent des falsifications, l’AP-HM ouvre une enquête
Libération, 19 novembre 2021
Plusieurs collaborateurs du professeur marseillais ont expliqué, lors d’auditions sur leurs conditions de travail, comment Didier Raoult a falsifié ses résultats démontrant l’efficacité de l’hydroxychloroquine. «Mediapart» révèle des extraits édifiants de ces témoignages. «Le seuil de positivité des tests PCR a été modifié rendant ainsi négatifs un plus grand nombre de résultats pour les patients suivis à Marseille et permettant, de la sorte, de conclure à l’effet bénéfique de l’hydroxychloroquine», explique Mediapart :
Voir aussi : Les tests par PCR pour la COVID-19 et les cycles seuils pour les nuls
Le phénomène Raoult
Portrait par Wikipedia :
Didier Raoult, né le , à Dakar au Sénégal, est un microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités-praticien hospitalier au sein d’Aix-Marseille Université et des Hôpitaux universitaires de Marseille jusqu'à sa retraite en 2021 et directeur de la fondation institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU).
Lauréat du grand prix de l'Inserm en 2010, il étudie pendant sa carrière et avec son équipe marseillaise, des virus complexes et des bactéries.
Il acquiert une notoriété médiatique internationale en 2020 quand, en début de pandémie de Covid-19, l'épidémiologiste annonce qu'un traitement à base d'hydroxychloroquine pourrait résoudre la crise sanitaire. Les quatre études qu'il produit ensuite à l'appui de cette thèse ont toutes une méthodologie défaillante. Près d'un an et demi plus tard, fin 2021, après des essais randomisés contrôlés, l’efficacité du traitement n’est toujours pas démontrée. Dans le contexte polémique généré par ses déclarations controversées lors de la pandémie, il est soutenu par une partie du grand public et de la classe politique, notamment à droite et à l'extrême droite de l'échiquier politique. De nombreuses théories du complot naissent après ses prises de position, alimentant l'idée d'une cabale à l'encontre de son traitement qui nuirait aux groupes pharmaceutiques. Ses positions lui valent de nombreuses dénonciations dans les milieux scientifiques, médicaux et hospitaliers, le comité d'éthique du CNRS l'accusant de jouer de « populisme scientifique » et d'introduire un climat de défiance vis à vis de la gestion de la pandémie par les gouvernements.
Didier Raoult est-il vraiment anti-système et ennemi de Big Pharma ?
Pot pourri de l'année 2020 :
Portrait du personnage par Patrick Cohen (C à vous, 5 juin 2020) :
https://www.youtube.com/watch?v=9-F9EqVuhPA
Par principe la "star des maladies infectueuses" (sic) disqualifie toute objection puisque il est très très au-dessus de tout ceux qu'il lui parlent et qui parlent de lui : "J'ai tout eu. J'ai un cursus qui fait rêver à peu près n'importe qui, aussi bien dans la fonction officielle. J'étais le plus jeune président d'université de France, le plus jeune brillant médecin, le plus jeune de tous les professeurs, la classe exceptionnelle, le professeur le plus ancien dans le grade le plus élevé de tout ce pays en médecine. J'ai tout eu dans ma vie. (...) Vous savez, j'ai passé ma vie à être envié et jalousé. Faut pas croire que c'est une critique. Ce sont des gens qui ne sont pas à mon niveau qui me critiquent, c'est cela."
Outre sa suffisance, sa compétence est également immense paraît-il, au point d'avoir renversé la pratique scientifique et la méthodologie, à coups de déclarations révolutionnaires voire stupéfiantes ! En mars 2020, comme on lui fait remarquer que les essais cliniques qu'il vient de publier ne portent que sur une vingtaine de patients, il répond : "C'est contre-intuitif, mais plus l'échantillon d'un test clinique est faible, plus ses résultats sont significatifs. Les différences dans un échantillon de 20 personnes peuvent être plus significatifs que dans un échantillon de 10.000 personnes." Des propos aberrants que le professeur justifie ainsi : "Si on a besoin d'un tel échantillonnage, il y a des risques qu'on se trompe. Avec 10.000 personnes, quand les différences sont faibles, parfois, elles n'existent pas." (sic).
Sur l'hydroxychloroquine, l'éminent professeur a également la capacité de dire tout et son contraire au gré des interviews :
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- traitement nécessairement précoce, ou bien efficace du début jusqu'à la fin.
- traitement qu'il assure sans risque de toxicité, sauf quand il le dit en anglais à une chaine de télévision américaine. Traduction : "La posologie est importante parce que, à trop grosse dose, l'hydroxychloroquine cause des problèmes. Vous devez savoir que la Chloroquine est dangereuse si vous utilisez un dosage trop élevé. Il y a même des gens qui se suicident avec. C'est comme les antalgiques, vous pouvez en prendre, mais si vous les utilisez à trop haute dose, vous pouvez mourir." Le professeur ne croit pas si bien dire :
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Cher Didier Raoult (Prologue), par Madame de Viségné :
https://www.youtube.com/watch?v=0RuP_L2Zml8
Ivermectine
- Le Japon ne recommande pas à ce jour l'ivermectine comme traitement anti-Covid.
AFP Factuel, 20 septembre 2021
Le gouvernement japonais aurait approuvé récemment comme traitement contre le Covid-19 l'ivermectine, un antiparasitaire, se félicitent des publications partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux depuis le 20 août, et relayant les propos du président de l'Association médicale de Tokyo. Attention: le Dr Haruo Ozaki ne représente pas le gouvernement japonais et, si des essais thérapeutiques sont actuellement menés au Japon pour tester son efficacité, l'ivermectine ne figure pas à ce jour parmi les traitements approuvés au Japon. -
Ivermectin does not reduce risk of severe illness from COVID-19: Malaysia's health ministry
Channel New Asia, 3 november 2021
L'ivermectine ne réduit pas le risque de maladie grave due au COVID-19 et ne peut pas être recommandée parmi les directives actuelles de traitement du COVID-19, a déclaré le ministère malaisien de la Santé.
- Egypte. Une étude centrale sur l’ivermectine soupçonnée de fraude
Heidi News, 17 juillet 2021
Sur le papier, c’était une des preuves les plus fortes en faveur de l’ivermectine — au sein d’un paysage mitigé. Un essai contrôlé randomisé réalisé auprès de 600 volontaires par des médecins de l’université Benha, en Egypte, semblait montrer un effet majeur de cet antiparasitaire pour prévenir l’infection Covid-19 et la mortalité liée. Las, l’étude prépubliée en novembre 2020 sur Research Square vient d’être retirée par les éditeurs de la plateforme, «pour cause de problèmes éthiques». Les retours et analyses d’autres chercheurs montrent des manipulations de données très douteuses, indique le Guardian, qui revient sur l’affaire. Des dossiers de patients ont même été dupliqués, ce qui suggère une fraude volontaire. - Lebanon. Ivermectin-COVID-19 study retracted; authors blame file mixup.
Retraction Watch, 2 novembre 2021.
Les auteurs d'une étude prétendant montrer que l'ivermectine peut traiter les patients atteints du SRAS-CoV-2 ont retiré leur article après avoir reconnu que leurs données étaient faussées. - L’ivermectine n’est pas homologuée pour la prévention ni pour le traitement de la COVID-19 et peut entraîner de graves problèmes de santé
Gouvernement du Canada, 19 octobre 2021
Des consommateurs achètent de l’ivermectine à usage vétérinaire pour la prévention ou le traitement de la COVID-19. Santé Canada rappelle à la population canadienne de ne pas prendre d'ivermectine pour prévenir ni pour traiter la COVID-19. Les centres antipoison canadiens ont observé une hausse des signalements concernant l'ivermectine pendant l'été.
- Agent vermifuge épuisé en Autriche - parce que le patron du FPÖ le recommande pour Corona
Spiegel Entreprise, 16 novembre 2021
Selon l'association des pharmaciens, il y a une intoxication à l'ivermectine en Autriche. Des instigateurs de la droite FPÖ émettent des recommandations douteuses : leurs partisans prennent parfois la dose destinée aux... chevaux.
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